Une crise d’angoisse aigüe nécessite une prise en charge psychologique. Si l’attaque est trop forte, le praticien peut prescrire au patient un traitement médicamenteux pour contrer l’anxiété. Comment ça se passe, et de quel traitement médicamenteux il s’agit ? Réponse dans cet article.
La prise en charge en urgence d’une crise d’angoisse
Avant d’évoquer le traitement à mettre en route, il est essentiel de reconnaître à quoi ressemble une crise d’angoisse ou une attaque de panique. Cette forme extrême de l’anxiété se manifeste par un malaise psychique, une sensation de danger imminent, qui peut se répercuter sur le plan physique. Egalement appelée angoisse névrotique ou névrose d’angoisse, cette affection touche environ 10% de la population française, majoritairement des femmes. Les symptômes physiques sont bien connus : sueurs, tremblements musculaires, accroissement du rythme cardiaque, suffocation, pression dans la poitrine, bouffées de chaleur, maux de ventre, picotements. Les symptômes psychologiques sont, quant à eux, une peur de perdre le contrôle de soi-même, une sensation d’irréalité et une peur de mort imminente ou de faire une crise cardiaque.
Une crise d’angoisse dure généralement moins de trente minutes, survient sans prévenir, et est extrêmement désagréable à vivre. Il ne faut donc pas attendre pour consulter un médecin, car plus la prise en charge est rapide, plus le mal sera plus facile à guérir. Le but du traitement est de réduire les symptômes en aidant la personne à quitter ses sensations de mort imminente, en l’incitant à se relaxer et à modifier son rythme respiratoire. Celui-ci doit se reposer sur la respiration par le ventre plutôt que par la poitrine, se faire bouche fermée, et être le plus superficiel et le plus lent possible.
Pour diminuer l’intensité d’une crise d’angoisse et la stopper rapidement, on peut éloigner la personne des facteurs qui ont déclenché son anxiété. La mise en présence d’un médecin ou d’un aide soignant, qui est très rassurante, peut aussi être d’une grande efficacité. Petit à petit, on donne à la personne des explications sur la répercussion sur le corps des troubles psychologiques et sur l’absence de danger de mort.
Le traitement médicamenteux des crises d’angoisse
Selon les personnes, les crises d’angoisses reviennent à des fréquences différentes. D’après les spécialistes, la prescription de médicaments doit être réduite autant que possible afin de réduire les risques de dépendance et de médicaliser l’affection. Le traitement médicamenteux ne doit s’imposer que si la crise aigüe se prolonge en dépit des l’application des premières mesures de prise en charge en urgence, ou que si les symptômes sont trop intenses, avec des agitations psychiques et physiques incontrôlables.
Les principales molécules utilisées pour traiter les crises d’angoisse sont les benzodiazépines qui ont un effet anxiolytique (réduisant l’angoisse, sédatif). L’effet est très rapide, entre 5 et 15 minutes après une seule prise, selon la sensibilité de la personne et la dose ingérée. Après dissipation de l’angoisse, le médecin procède à une évaluation de l’état général du patient, et lui explique avec des mots simples de quoi il souffre. Un suivi médical devrait être proposé, avec des réévaluations régulières des troubles pendant la durée que le médecin jugera nécessaire.
L’accent doit être mis sur les risques de dépendance aux benzodiazépines. En effet, quand une personne est sujette à une répétition des crises d’angoisse ou quand elle a à faire face à une situation qu’elle redoute, elle prend volontiers ces médicaments, souvent sans en parler à son médecin. Si ces molécules sont très efficaces sur les symptômes immédiats, une dépendance psychologique et physique peut se mettre en place rapidement. Des risques de surconsommation vont de pair avec cette dépendance. Par ailleurs, les anxiolytiques ne sont pas efficaces en traitement de fond pour prévenir les crises d’angoisse. Le traitement de fond doit être mené en collaboration entre le médecin traitant et le psychologue, le but étant d’éviter la survenue des crises, la suppression de la crainte de la répétition de ces crises et le changement de comportement du patient face aux situations qu’elle estime angoissantes.
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