Depuis plusieurs années, l’industrie automobile explore des innovations qui pourraient bouleverser la manière dont nous percevons et utilisons nos véhicules. Parmi les avancées les plus spectaculaires figure la capacité des voitures à changer de couleur. Ce concept, autrefois relégué aux rêves futuristes, se rapproche aujourd’hui d’une réalité palpable. Des prototypes présentés lors de grands événements technologiques démontrent que cette révolution est en marche. Mais derrière l’apparente simplicité de ce changement esthétique se cache une technologie complexe et une vision qui va bien au-delà du simple aspect visuel. En 2025, BMW et ses concurrents comme Mercedes-Benz, Audi, Tesla, Peugeot, Renault, Citroën, Volkswagen, Toyota et Hyundai investissent massivement dans des solutions novatrices où la carrosserie ne se contente plus d’une couleur fixe mais devient un véritable écran dynamique et interactif.

La technologie E Ink : moteur principal des voitures qui changent de couleur

Le concept de véhicule capable de modifier sa teinte repose en grande partie sur la technologie dite « E Ink », inspirée des liseuses électroniques. Pour approfondir, cliquez sur autoidees.fr. BMW a été parmi les premiers à dévoiler cette innovation spectaculaire avec son modèle iX Flow lors du CES 2022. Cette technique s’appuie sur des panneaux constitués de pigments encapsulés qui répondent à des impulsions électriques pour afficher différentes couleurs. Contrairement à la croyance populaire, l’E Ink ne se limite pas à des nuances de noir et blanc mais propose également des palettes colorées, offrant un large éventail de possibilités visuelles.

Au cœur de cette technologie se trouve le principe d’activation des pigments par variation de la tension électrique. La carrosserie recouverte de ces panneaux peut ainsi changer de couleur en l’espace de quelques secondes. Chaque segment peut être contrôlé individuellement, rendant possible l’apparition de motifs, de dégradés voire d’expressions visuelles, comme l’ont démontré les concepts BMW i Vision Dee en 2023. Ce véhicule dispose d’une carrosserie découpée en 240 segments E Ink et propose 32 couleurs différentes qui peuvent s’afficher uniformément, en bandes ou en damiers, révélant une dimension personnalisable jusqu’ici inédite.

Ce système repose sur un assemblage complexe où chaque panneau nécessite une découpe précise pour épouser les formes tridimensionnelles de la carrosserie. Que ce soit pour gérer l’alimentation électrique ou assurer la cohérence chromatique, la conception demande une rigueur sans faille. Ces contraintes techniques sont comparables à la minutie dans la réalisation d’un vitrail, où une mauvaise découpe ou une erreur d’assemblage conduit à une perte de matériau et un retour à zéro du processus.

Au-delà de l’aspect technique, l’utilisation du E Ink sur l’ensemble d’un véhicule révolutionne la manière dont une voiture peut exprimer son identité, s’adapter aux conditions climatiques ou même refléter l’état d’esprit du conducteur. En comparaison, d’autres constructeurs automobiles tels que Mercedes-Benz, Audi, ou Tesla explorent eux aussi des pistes technologiques mêlant digitalisation, écrans transparents et intelligence artificielle, mais BMW se distingue pour l’instant par la mise en œuvre la plus avancée de la technologie E Ink sur une carrosserie complète.

Les enjeux de sécurité et d’environnement liés aux voitures à carrosserie dynamique

La possibilité de changer la couleur d’une voiture ne représente pas simplement un attrait esthétique ; elle soulève également des questions importantes en matière de sécurité routière et d’environnement. Pour commencer, la visibilité d’un véhicule peut être optimisée en fonction des conditions de circulation et météorologiques. Par exemple, le passage d’une teinte sombre à une couleur claire peut améliorer la perception du véhicule par les autres usagers, contribuant ainsi à réduire le risque d’accident.

Par ailleurs, dans des matériaux comme l’E Ink, l’absence de peinture traditionnelle permet de limiter l’impact environnemental. Les peintures automobiles classiques mobilisent souvent des solvants chimiques à forte empreinte écologique et nécessitent une production énergivore. En déployant des panneaux électroniques réutilisables, les constructeurs comme Peugeot, Renault et Citroën peuvent espérer réduire nettement les émissions de CO2 associées à la fabrication et à l’entretien des carrosseries.

Les modèles électriques tels que ceux produits par Tesla, Volkswagen ou Hyundai s’inscrivent déjà dans une démarche globale de réduction des pollutions. La carrosserie dynamique prolonge cette vision durable en permettant, par exemple, d’optimiser la température de surface des véhicules selon les saisons. Un revêtement clair réflecteur en été limite la surchauffe tandis qu’une teinte plus sombre en hiver peut améliorer la captation de la chaleur solaire naturelle. Ces ajustements diminueraient la consommation énergétique liée à la climatisation ou au chauffage.

Enfin, les innovations en termes d’expressions visuelles pourraient également matérialiser des signaux spécifiques, prévenant les piétons en cas de freinage brusque ou indiquant un changement de direction de manière plus intuitive. Cela ouvre la voie à une interaction homme-machine améliorée, une frontière que BMW explore via des concepts comme l’i Vision Dee qui affiche non seulement des couleurs mais aussi des émotions et des expressions sur sa carrosserie et ses phares.

BMW i Vision Dee : un aperçu de la voiture intelligente et expressive de demain

Le concept-car BMW i Vision Dee représente une avancée majeure dans l’expérience numérique embarquée et la personnalisation des véhicules. Plus qu’une simple voiture, il se présente comme un véritable « compagnon » capable de communiquer visuellement avec son environnement. Lors de sa présentation au CES 2023, ce prototype était équipé d’une carrosserie composée de panneaux E Ink multicolores qui pouvaient afficher simultanément 32 teintes différentes réparties en motifs complexes sur toute la surface.

Cette innovation s’accompagne d’une intégration poussée des technologies digitales à l’intérieur de l’habitacle. Le design épuré met en avant une utilisation intensive de la réalité augmentée. Plutôt que d’avoir des écrans classiques pour la navigation ou la lecture des informations, la totalité du pare-brise sert d’affichage interactif. Cette fonctionnalité, déjà en cours de déploiement sur certains véhicules haut de gamme, deviendra accessible dès 2025, permettant au conducteur de visualiser la vitesse, les limitations, et les consignes GPS sans détourner le regard de la route.

La BMW i Vision Dee va même plus loin en intégrant un assistant vocal intelligent capable de dialoguer avec l’utilisateur, ainsi qu’une faculté à exprimer des émotions par le biais de la carrosserie et des phares. Le véhicule peut afficher différentes expressions faciales, témoignant d’un dialogue empathique avec les passants ou les autres conducteurs, un concept renforcé lors de la présentation où Arnold Schwarzenegger, invité spécial, s’est amusé à souligner le côté « machine émotionnelle ». Ce type d’interaction pourrait ouvrir une nouvelle ère dans la relation entre l’homme et la voiture, où celle-ci ne se contente plus d’être un outil mais devient un acteur de la communication routière.

Les défis techniques et industriels pour démocratiser la voiture qui change de couleur

Malgré les prouesses technologiques démontrées, la généralisation des voitures capables de changer de teinte à volonté reste un défi de taille. Le prototype BMW iX Flow illustrant les débuts de cette technologie a montré qu’il fallait de longs mois de travail pour maîtriser la découpe et l’intégration des panneaux, ainsi que l’homogénéisation des couleurs pour créer un effet visuel convaincant. Le passage du prototype à la production industrielle nécessite des avancées dans plusieurs domaines.

Premièrement, la durabilité des panneaux E Ink est un enjeu crucial. Ces éléments doivent résister aux contraintes mécaniques, aux variations climatiques extrêmes ainsi qu’aux impacts de la route. C’est un défi que les groupes comme Mercedes-Benz et Volkswagen étudient en parallèle en explorant différentes compositions de matériaux et systèmes de protection. Il s’agit également d’assurer un coût de fabrication compatible avec le marché grand public, en évitant que ce type de technologie ne reste cantonné à des modèles de niche ou de luxe.

Deuxièmement, la gestion énergétique figure parmi les points sensibles. Si la technologie d’encre électronique est naturellement basse consommation, la fréquence des changements de couleur et la gestion de centaines de panneaux, chacun avec son alimentation individuelle, peuvent représenter une charge non négligeable sur l’autonomie des véhicules électriques. BMW et ses concurrents Tesla, Peugeot ou Renault collaborent avec des spécialistes pour optimiser ces circuits et intégrer ces systèmes aux batteries haute performance de demain.


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